Les fastes de Chantilly au XVIIIe siècle

Mathieu Deldicque

Conservateur adjoint au musée Condé de Chantilly

Ancien élève de l’Ecole nationale des chartes, Archiviste paléographe il est titulaire du concours de conservateur du patrimoine. Ancien conservateur en charge des musées-châteaux nationaux au ministère de la Culture, il est actuellement conservateur du patrimoine au musée Condé du Domaine de Chantilly.Dans ce dernier cadre, il a été commissaire de l’exposition « Le Grand Condé. Le rival du Roi-Soleil ? » qui a été organisé par le Domaine de Chantilly entre septembre 2016 et janvier 2017.

Anne de Montmorency (1493-1567), connétable de François 1er, entreprend des travaux de rénovation du bâtiment médiéval de Chantilly. Vers 1560, il confie à Jean Bullant la construction du palais de style Renaissance à l’emplacement de l’ancienne forteresse C’est la partie la plus ancienne des constructions actuelles si l’on met à part les soubassements et les douves du Moyen Âge. Après la mort de son petit-fils, Henri II de Montmorency, et après la confiscation du domaine par le roi, le château de Chantilly est restitué à Charlotte de Montmorency, son épouse. Leur fils, « le Grand Condé », et cousin du roi, organise à Chantilly une vie de cour aussi brillante que celle de Versailles en conviant tous les plus grands artistes de son temps. C’est ainsi que Le Nôtre aménage de somptueux « jardins à la française ». Au XVIIIe siècle, le duc de Bourbon, descendant du Grand Condé, embellit le château et construit les Grandes Écuries, superbes dépendances de style classique, et les Grands Appartements qui présentent en particulier la pièce des «Grande Singerie» aux boiseries décorées de singes savants dans le goût chinois. Le boudoir, quant à lui, est entièrement décoré de peintures murales de Christophe Huet. Les fastes de Chantilly, aux innombrables trésors, un patrimoine d’exception.