Catherine de Médicis et les arts
Sabine Frommel
Directeur d’études à l’école pratique des hautes études, Paris-Sorbonne, Son travail est axé sur les rapports entre la France et l’Italie, et notamment sur le séjour des artistes italiens à la cour de France du XVIe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle (Léonard de Vinci, Serlio, Vignole, Primatice, Bernin) et celui des Français dans la péninsule (Delorme, Lescot, Bullant, Percier et Fontaine) ainsi que sur les processus de migration des langages artistiques et des techniques en Europe pendant la période moderne. Ses autres recherches gravitent autour des thèmes historiographiques fondés sur une étude comparative entre l’Allemagne, la France et l’Italie.
Catherine de Médicis née à Florence en 1519, fille de Laurent de Médicis duc d’Urbin et de Catherine de la Tour d’Auvergna, tint de son illustre famille la passion des arts. Epouse d’Henri II et reine de France, elle n’eut de cesse de s’y intéresser. En 1547, elle fit appel à Philibert de L’Orme pour la construction du manoir des Champs à Montceaux, près de Meaux qui, selon Yvon Cloulas, devait être le « nouveau Louvre ». Depuis fort longtemps le Louvre n’avait subi aucune modification. Sous le nouveau règne, avec Henri II et Catherine, tout change. A Pierre Lescot fut confié, avec l’aide de son collaborateur le sculpteur et maitre maçon Jean Goujon, la rénovation du vieux Louvre. Dès lors, la façade de l’aile Lescot est considérée comme la naissance de « l’architecture » en France. En 1572, la Reine abandonne le palais des Tuileries qu’elle faisait édifier pour s’installer à l’hôtel d’Albret, appelé l’hôtel de la Reine, puis l’hôtel de Soissons, qu’elle fit transformer par l’architecte Jean Bullant. Ayant un grand goût pour l’art du portrait, elle s’intéressa à plusieurs artistes dont Jean Clouet qui portraitura sa fille, Marguerite de France, Jean Cousin et tant d’autres artistes qui ont fait la renommée du 16e siècle. La Reine en raffolait et donnait l’exemple en les collectionnant dans son nouvel hôtel de Soissons.