Vittore Carpaccio, le narrateur fantastique de Venise à la Renaissance
Natacha Pernac
Docteur en histoire de l’art, de l’université Paris-Sorbonne, Natacha Pernac est spécialiste de la peinture italienne des XVe et XVIe siècles et a consacré sa thèse à « Luca Signorelli (1445-1523) et son temps ». Maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’université Paris-Ouest-Nanterre, elle est également depuis 2016 directrice des études de l’École du Louvre. Elle a publié un important ouvrage intitulé « Le peinture représentée : allégories, ateliers, autoportraits », paru aux éditions Hazan.
La peinture de Vittore Carpaccio (vers 1465 – vers 1525/26) célèbre la grandeur et la splendeur de Venise au tournant du XVe siècle, lorsque la ville lagunaire dominait un vaste empire maritime et s’épanouissait en tant que centre de commerce et de culture internationaux. Les cycles de peinture narrative de l’artiste pour les confréries religieuses transportent des histoires sacrées dans la vie réelle, les plaçant dans des scénarios fantastiques enrichis de détails infinis et de références contemporaines. Inspiré par l’environnement et la société de sa ville extraordinaire, Carpaccio combine une observation attentive de la scène urbaine avec son transport pour le poétique et le fantastique.