Valentin de Boulogne et la musique
Arnauld Brejon de Lavergnée
Conservateur général du Patrimoine.
Historien d’art et chercheur, il travaille sur les peintres caravagesques, sur Poussin, Simon Vouet, Valentin de Boulogne. Conservateur au musée du Louvre, puis à Lille, où il organise des expositions de grande ampleur, par la suite il prend la Direction du musée des Gobelins qu’il réorganise et développe, ce qui lui permet de renouer avec sa discipline de prédilection la peinture du XVII° siècle.
Les historiens qui ont étudié l’œuvre de Valentin de Boulogne (Coulommiers le 3 janvier 1593 – Rome le 19 août 1632) célèbrent en cet artiste du XVIIe siècle un « coloriste exceptionnel », à l’égal d’un Guido Reni, d’un Guerchin ou d’un Pietro da Cortona. Au tournant des années 1630, sa matière picturale est plus légère, son pinceau plus rapide ses jeux de transparences plus virtuoses et ses compositions plus magistrales; tout est réuni pour que Valentin fasse son entrée dans la sphère triomphante des Barberini. Mais son retable pour saint Pierre, qui répond à la commande la plus importante de sa carrière, « Le martyre de saint Procès et saint Martinien », destiné à la chapelle où sont conservées les reliques, lui valut cette entrée triomphante dans le milieu cultivé de la curie romaine. Valentin est le seul étranger, après Poussin et Simon Vouet à avoir joui d’une faveur si éclatante. Dès lors les commandes se multiplient, qu’il s’agisse de tableaux religieux, de portraits, de scènes de genre. Malgré ce succès éclatant l’artiste resta fidèle à ses engagements envers Le Caravage et la pittura del naturale. Ses œuvres ont été recherchées par des papes, par le cardinal Mazarin, par Louis XIV.Adulé et triomphant il trouva la mort à Rome en 1632 et le très francophile Cassiano dal Pozzo s’occupa de ses funérailles.