Yves Tanguy, Divisibilité indéfinie

Surréalisme et mythologie

Didier Ottinger

Après des études de Lettres modernes et d’histoire de l’art, commissaire d’expositions, critique d’art et auteur d’ouvrages, Didier Ottinger est actuellement directeur adjoint du Musée national d’art moderne Centre Georges-Pompidou, Paris. Spécialiste de la peinture moderne et contemporaine, il est []Commissaire de plusieurs expositions aussi bien en France qu’à l’étranger.

 

S’interrogeant sur le rôle social qui revient à la poésie, Breton et ses amis avaient présent à l’esprit comment les récits d’Homère, les Théogonies d’Hésiode, l’Enéide de Virgile ou ses Géorgiques avaient façonné le monde antique, avaient cristallisé son sens, avait forgé ses convictions, conforté ses idéaux. Le Surréalisme a voulu inscrire son action dans la postérité de ces exemples illustres. A la fin des années vingt, c’est dans les marges du Surréalisme, au sein de la dissidence du mouvement que fédère Georges Bataille, que se développe, que muri le projet d’une mythologie surréaliste. Les ethnologues présents au comité de rédaction de la revue Documents (que fonde G. Bataille en 1929) étudient le rôle qui incombe aux mythes dans la fondation, la cohésion des sociétés humaines.

Lorsque G. Bataille prend connaissance de l’essai que publie l’idéologue nazi Alfred Rosenberg – Le mythe du XX e siècle, 1932 – il juge nécessaire d’y riposter, en forgeant un mythe essentiellement « démocratique ». Ainsi né Acéphale, figure dont la décapitation se veut le manifeste d’un ordre social dénué de tout « capo »de toute hiérarchie, de tout idéalisme.

DATE

21/04/2023

Lieu

Bordeaux Athénée amphithéâtre Wrésinski

Durée

18H - 1H15

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