Ill. Burne-Jones, L’Etoile de Bethléem

Les Préraphaélites

Jean-Pierre Poussou

Agrégé d’histoire, Docteur en lettres, professeur à l’université de Bordeaux, puis en 1984 à l’université paris-Sorbonne. Il a été Recteur de l’Académie de Bordeaux, puis Président de l’université Paris-Sorbonne. Il a publié plusieurs ouvrages sur Bordeaux, et la vie quotidienne, sur Les villes anglaises du milieu du XVII° et XVIII° siècles, Les Lumières du Médoc.

 

Les Préraphaélites représentent un grand courant pictural qui, à partir de 1848, s’est développé en Angleterre dans la seconde moitié du XIX° siècle.
D’un côté, ils s’inscrivent dans un contexte général qui correspond aux réactions de refus nées du développement de l’Angleterre industrielle et de la société qui lui correspond, sentiments qu’incarne alors l’écrivain et critique d’art, John Ruskin, pour lequel la société doit être guidée par une vision esthétique et morale dont deux clés fondamentales sont le retour à la pureté médiévale et l’accent mis sur une conception poétique et mystique de la nature. Dès 1843, dans Les Peintres modernes, il a conseillé aux artistes de rester au plus près de la nature.

 

D’un autre côté, leur mouvement est celui de jeunes peintres (Rossetti, par exemple, n’a que vingt ans) qu’heurtent le vide que connaît alors la peinture anglaise : le dernier grand artiste est Turner qui meurt en 1851 et l’ensemble des œuvres est dominé par un académisme dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est sans aucun éclat.
Ils veulent donc retrouver la vérité en peinture et prônent une attitude dont le maître mot est l’art pour l’art. Pour cela, les peintres et autres artistes doivent revenir à la nature, être fidèle à la réalité observée, ce qui, à leurs yeux, caractérisait l’art italien avant Raphaël. Il faut pour cela retrouver la fraîcheur des œuvres de la fin du Moyen Âge en les débarrassant d’un maniérisme pesant qui a justement débouché sur cet académisme sans éclat ni intérêt.
Dans cette voie, Millais, Hunt, Rossetti, puis Ford Maddox Brown et Edward Burne-Jones trouvent largement leur inspiration dans les sujets religieux et la littérature médiévale. Ils développent une œuvre considérable, du plus grand intérêt, que l’on peut aujourd’hui facilement connaître à Londres grâce aux collections de l’ancienne Tate Gallery où un ensemble très important de leurs œuvres est conservé.

DATE

14/03/2025

Lieu

Bordeaux Athénée amphithéâtre Wrésinski

Durée

de 18H à 19H15

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