Ill. , Chinoiseries

Le goût chinois en France au XVIIIe siècle

Marie-Laure de Rochebrune

Marie-Laure de Rochebrune est Conservateur général au château de Versailles.

Elle a été conservateur du patrimoine au musée du Louvre, avant d’intégrer la conservation du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon en 2010. Elle est aujourd’hui conservateur en chef spécialisée dans le domaine des objets d’art et s’est donnée pour mission d’enrichir et de valoriser les collections de porcelaines royales. Elle a été commissaire de plusieurs expositions : Splendeur de la peinture sur porcelaine, Charles Nicolas Dodin au château de VersaillesLa Chine à Versailles. Art et diplomatie au XVIIIe siècle et Le goût de Marie Leszczyńska, et a participé à de nombreux ouvrages. Elle a récemment œuvré à la création d’un nouvel espace muséographique dédié aux collections de pièces de services : la pièce des « Buffets ».

 

 

Nous n’avons aucune maison en Europe dont l’antiquité soit aussi bien prouvée que celle de l’empire de la Chine. Voltaire, Dictionnaire philosophique 1764

 

Cette phrase de l’auteur de L’orphelin de la Chine, pièce lue pour la première fois en 1755 dans le salon de madame Geoffrin à Paris, constitue l’un des plus beaux hommages rendus à la Chine dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elle montre aussi la fascination ressentie par les élites françaises contemporaines, intellectuels, membres de la cour mais aussi grands amateurs de ce temps pour l’ancienneté de la civilisation chinoise. Cette sinophilie affichée par Voltaire, on ne le sait pas toujours, avait été largement encouragée au siècle précédent, par les Jésuites français, envoyés en mission en Chine par Louis XIV, qui adressaient régulièrement à leurs supérieurs, demeurés en Europe, une masse impressionnante d’informations sur les ressources naturelles, artistiques et industrielles de l’empire du Milieu.

 

A l’admiration pour l’antique civilisation chinoise et à l’établissement de ces relations diplomatiques si particulières entre la France et la Chine, s’ajouta, au début du XVIIIe siècle, à la cour de France comme chez les grands amateurs, un extraordinaire engouement pour les productions artistiques de la Chine : porcelaines, papiers peints, étoffes, pierres dures… qui ne manquèrent pas d’influencer de multiples manières l’art français au XVIIIe siècle. Cet engouement était encore très vif à la veille de la Révolution.

DATE

04/11/2022

Lieu

Bordeaux Athénée amphithéâtre Wrésinski

Durée

18H - 1H15

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