La place des femmes dans le développement des arts durant la Renaissance française
Guillaume Fonkenell
Guillaume Fonkenell est conservateur en chef du patrimoine au Musée national de la Renaissance au château d’Écouen depuis 2014.
Ancien élève de l’École normale supérieure (1995-2000), agrégé de lettres classiques et architecte, il est spécialiste de l’histoire du Louvre dont il a dirigé la section “Histoire” pendant sept ans. Il a assuré plusieurs commissariats d’exposition et publié de nombreux articles et ouvrages, parmi lesquels “Le Palais des Tuileries” (Éditions Honoré Clair, 2010) ainsi que les trois volumes du livre de synthèse sur l’histoire du Louvre (Fayard et musée du Louvre éditions, 2016). Il est également chargé de cours à l’École des chartes et à l’École du Louvre.
Les Français de la Renaissance ont eu le sentiment d’assister de leur temps à l’avènement du « royaume de Fémynie » que Christine de Pisan, l’une des premières femmes de lettres en langue française, appelait de ses vœux plus d’un siècle auparavant. Cette « cour des dames » a-t-elle joué un rôle dans l’épanouissement des arts au XVIe siècle ? La question mérite d’être posée plus particulièrement dans le domaine de l’architecture, de la littérature et des livres. L’action de deux figures de premier plan, la reine Catherine de Médicis et Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II, montre à quel point celles-ci furent tour à tour mécènes, clientes, collectionneuses, connaisseuses, voire inspiratrices.