Ill. : Statue de Saint Pierre

Dieu, le pape et l’architecte. Une histoire de Saint-Pierre de Rome

Alexandre Gady

Professeur d’histoire de l’art moderne à l’université Paris-Sorbonne Alexandre Gady, spécialiste de l’architecture et de l’urbanisme aux XVII et XVIIIe siècles, a écrit plusieurs ouvrages qui y sont consacrés parmi lesquels : Jacques Lemercier, architecte et ingénieur du roi, 2005, Les Hôtels particuliers de Paris, Du Moyen-Âge à la Belle époque, 2008, et dernièrement Dessiner pour bâtir. Le métier d’architecte au XVIIe siècle, Paris, co-édition Le Passage-Archives nationales.

 

Giuliano della Rovere, 1444-1513, devenu pape sous le nom de Jules II, décida d’abattre l’ancienne église de Saint-Pierre, l’une des plus grandes et des plus anciennes basiliques du monde occidental, et certainement la plus vénérable car elle se dressait à l’endroit même où saint Pierre avait été martyrisé. Jules II voulait la démolir pour la remplacer par un monument beaucoup plus somptueux qui satisferait à deux principes de la Renaissance : d’abord d’être établi sur des formes parfaites le carré et le cercle. Il demanda les plans à un architecte de grande renommée, Bramante. Or le chantier n’avança guère.

 

Jules Il ne fut pape que pendant dix ans de 1503 à 1513 ; aussi la basilique de Saint-Pierre, achevée seulement un siècle après sa mort, porte-t-elle la marque d’une tout autre philosophie. Néanmoins le premier pas vers l’alliance délibérée entre la chrétienté et l’antiquité fut accompli le jour où Jules II décida de démolir l’ancienne église de l’empereur Constantin. L’homme qui a vraiment assimilé l’art antique, celui qui l’a recréé et qui, par sa force d’expression personnelle, l’a rendu encore plus vivant, et plus intense, c’est Michel-Ange. Quatre architectes y avaient travaillé avant lui. Les piliers centraux existaient déjà, ainsi qu’une partie des murs extérieurs. Michel-Ange réussit néanmoins à donner à Saint-Pierre une unité qui porte la marque de sa propre personnalité. C’est le plus sculptural de ses projets. Quant au dôme, même s’il n’est ps conforme aux intentions définitives de Michel-Ange, il fut bâti après sa mort par un autre architecte Della Porta.

DATE

11/01/2019

Lieu

Bordeaux Athénée amphithéâtre Wrésinski

Durée

18H - 1H15

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