Watteau, le simple. Peinture et vérité à l’âge de la sécularisation
Etienne Jollet
Ancien élève de l’Ecole du Louvre, diplôme de Muséologie de l’université Panthéon Sorbonne. Agrégé de lettres modernes, il est docteur d’histoire de l’art diplômé du CETHA, et de EHESS. Maître de conférences à Tours, professeur, à l’université de Provence, à l’université Paris Ouest Nanterre, puis à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, il est co-directeur du programme annuel du Centre allemand d’histoire de l’art. Il a été détaché à Berlin au Centre Marc-Bloch. Auteur d’ouvrages il vient de publier un autre livre sur Watteau. Etienne Jollet est professeur d’histoire de l’art moderne à l’université Paris I Panthéon Sorbonne. Ses travaux suivent trois directions principales. La première est l’étude de la relation entre les arts visuels et les savoirs en France aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il achève actuellement : La figure et le fond. Les monuments publics des rois de France de Henri IV à la Révolution.
L’œuvre de Watteau (1684-1721), simple ou complexe ? La question se pose, tant les tableaux résistent à l’interprétation. On pourrait parler de complexité, si l’on entend le terme dans sa double acception : à la fois pluralité (des œuvres nombreuses et variées) et de difficulté (une indétermination récurrente constitue un obstacle à toute forme de certitude concernant le sens des œuvres). Mais cette complexité vient, paradoxalement, avant tout de la simplicité. Simplicité du sujet, de par son universalité – la relation amoureuse notamment. Simplicité, par la variation du même. Simplicité, celle des connaissances requises. Mais, évidemment : subtilité ; finesse ; justesse. Avec un enjeu, celui de sa période, celle de la « crise de la conscience européenne » (Paul Hazard) : dire, montrer la vérité de la vie humaine, fût-ce au prix d’un « désenchantement du monde », d’une sécularisation : pour un nouveau réenchantement ?