Ill., Boulevard Montparnasse, le Dôme

Une cordée orageuse : Cocteau et Picasso

Stéphane Guégan

Stéphane Guégan, conseiller scientifique auprès de la Présidence du musée d’Orsay.

 

Historien et critique d’art, spécialiste des XIX et XXe siècles, , est l’auteur de nombreux ouvrages dont une édition des Salons de Stendhal (Le Promeneur, 2002) et une biographie primée de Théophile Gautier (Gallimard, 2012). Il a été commissaire de plusieurs expositions à Paris, dont Ingres (Louvre, 2006), Manet, inventeur du Moderne (musée d’Orsay, 2011), Le Modèle noirDe Géricault à Matisse (musée d’Orsay, 2019), Toulouse-Lautrec, résolument moderne (Grand Palais, 2019) et Huysmans, critique d’art (musée d’Orsay, 2019). Il a publié un important ouvrage sur Caillebotte. Peintre des extrêmes (Hazan) et Baudelaire. L’Art contre l’Ennui (Flammarion).

 

L’attention de Picasso se payait au prix fort. Cocteau accepta d’endurer, à partir de 1915, un demi-siècle de caprices et d’avanies…  Leur correspondance nous jette dans la complexité passionnelle d’une association trop souvent caricaturée. Pour être orageuse, cette cordée fut essentielle, elle précipita la sortie du cubisme au lendemain de Parade, tirant Picasso vers la fantaisie, la couleur et les voies d’un ingrisme repensé. La scène, en outre, continuera d’offrir à leur fantaisie commune un espace de rêve. Parallèlement, les textes de Cocteau se multiplient, prose et poésie, qui clament la supériorité de Don Pablo sur Matisse, Derain ou Bonnard. Dès 1926, pourtant, surgissent les premiers nuages, et les deux hommes, pour ainsi dire, ne renoueront qu’après juin 1940. Entre le début de l’Occupation et la mort de Cocteau, en 1963, ils ne cessent plus de se voir ou de s’écrire, à la faveur d’une amitié qu’il importe aujourd’hui de mieux évaluer.

DATE

09/12/2022

Lieu

Bordeaux Athénée amphithéâtre Wrésinski

Durée

18H - 1H15

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