Un mécénat princier à la fin du XVIe siècle : L’art à la cour de Rodolphe II
Christian Taillard
Agrégé d’histoire, professeur émérite d’histoire de l’art moderne à l’université Bordeaux-Montaigne, spécialiste de l’architecture et de la sculpture française des XVIIe et XVIIIe siècle ; il est également membre de l’Académie Montesquieu de Bordeaux. il a publié plusieurs ouvrages dont Bordeaux à l’âge classique (prix de la ville de Bordeaux), Les hôtels de Soubise et de Rohan-Strasbourg à Paris et Victor Louis, le triomphe du goût français à l’époque néoclassique, couronné par l’Académie française. Il achève actuellement un livre sur l’architecte parisien Pierre Delamair et participe à la rédaction d’un livre sur la cathédrale de Bordeaux
Pour Karel Van Mander, Rodolphe II de Habsbourg, empereur de 1576 à 1612, fut « le plus grand protecteur des arts dans le monde à son époque ». En 1675, on se souvenait que Prague avait été sous son règne « le Parnasse des Arts ».
Elevé à la cour d’Espagne, installé très tôt à Prague, féru d’alchimie et d’astrologie, amateur d’art et de science, il attire à sa cour plus de 25 peintres venus de toute l’Europe et plusieurs sculpteurs, crée des ateliers de tailleurs de pierre, d’orfèvres et de facteurs d’instruments divers. Son impressionnante collection malheureusement dispersée après sa mort regroupait, outre un ensemble de peintures exceptionnelles, un cabinet de curiosités et de manuscrits précieux.
On a dit Rodolphe II très éloigné des préoccupations politiques. En fait, croyant à la domination éternelle des Habsbourg, il voulut que son règne fût un nouvel âge d’or pour ses peuples.