Masaccio à l’aube de la Renaissance italienne
Giancarla CILMI
Docteur en histoire de l’art.
Docteure en histoire de l’art à l’École Pratique des Hautes Études en co-encadrement avec l’École du Louvre, elle a consacré sa thèse à la collection italienne du musée Jacquemart-André et au phénomène du collectionnisme et du marché de l’art entre la France et l’Italie à la fin du XIXe siècle. Elle prépare en ce moment le catalogue des peintures italiennes du musée Jacquemart-André. Elle est également chargée des travaux dirigés devant les œuvres à l’École du Louvre.
Tommaso di Giovanni Cassai, dit Masaccio (San Giovanni Altura, 1401 – Rome 1428) est considéré aujourd’hui comme l’un des pionniers de la Première Renaissance italienne. Arrivé à Florence en 1417, il entre dans l’atelier de Bicci di Lorenzo (1373-1452) et commence à étudier les œuvres de Donatello (1386-1466) et Brunelleschi (1377-1446), les deux grands novateurs de l’art florentin. En 1424, il commence sa collaboration artistique avec Masolino da Panicale (1383-1440), de vingt ans son ainé. C’est à ce duo que l’on doit les plus belles œuvres du début de la Renaissance telle que la chapelle Brancacci dans l’église Santa Maria del Carmine à Florence. À peine un an plus tard, en 1425, Masaccio peint la Trinité dans l’église de Santa Maria Novella, considérée comme un jalon essentiel dans l’histoire de l’art, qui offre une parfaite application en peinture des lois de la perspective découvertes par Brunelleschi. Malgré son décès prématuré à l’âge de 26 ans, Masaccio exercera une influence considérable sur l’art occidental par son usage novateur et résolu qu’il fait de la perspective, par le réalisme de ses mises en scènes et de ses décors et par l’intensité des sentiments exprimés par ses personnages. Fra Filippo Lippi, Fra Angelico et même Michel-Ange n’auront de cesse de s’inspirer de son œuvre.