L’art à la cour de Bourgogne au temps des ducs de la Maison de Valois (1363-1477)

Bertrand Schnerb

Professeur d’Histoire médiévale. Université de Lille

Bertrand Schnerb est un historien médiéviste connu notamment pour ses travaux sur l’État, la société et les institutions bourguignonnes aux XIVe et XVe siècles. Agrégé d’histoire, il a également obtenu, en 1988, un doctorat de 3e cycle en histoire, auprès de l’université de Paris 4. Il est actuellement Professeur d’histoire médiévale à l’université de Lille -III Charles-de-Gaulle, au sein de laquelle il participe aux travaux de l’Institut de recherches historiques du Septentrion (IRHIS).

Les quatre Ducs de Bourgogne de la Maison de Valois, Philippe le Hardi (1363-1404), Jean sans Peur (1404-1419), Philippe le Bon (1419-1467) et Charles le Téméraire (1467-1477), appartenant à une branche cadette de la Maison royale de France, ont fondé un État princier et groupé autour d’eux une cour brillante. Cette cour était non seulement un lieu de pouvoir, mais aussi un instrument dans la politique de prestige de ces princes. Or, même si ceux-ci ont été commanditaires d’œuvres d’art par goût et par tradition dynastique, ils ont aussi voulu que le rayonnement artistique de leur cour soit une des manifestations de leur puissance et de leur richesse. En ce domaine, leur action a concerné tous les domaines de l’expression artistique : musique, peinture, enluminure, sculpture, tapisserie, orfèvrerie, etc. L’activité de certains très grands artistes de leur temps est liée aux commandes des ducs de Bourgogne : ainsi pour les musiciens Gilles Binchois et Antoine Busnois, les peintres Jean van Eyck et Rogier van der Weyden, les enlumineurs Simon Marmion et Loyset Liédet, les sculpteurs Claus Sluter, Claus de Werve et Antoine le Moiturier, entre autres. Aborder la question de l’art à la cour de Bourgogne, c’est donc évoquer tout un pan de l’histoire culturelle de la fin du Moyen Âge européen.