La Nouvelle Objectivité dans l’Allemagne des années 1920
Sophie Goetzmann
Sophie Goetzmann est docteure en histoire de l’art de l’Université Paris-Sorbonne. Elle est actuellement chargée de programmation scientifique pour le Festival de l’histoire de l’art à l’Institut National d’Histoire de l’Art. Elle a notamment travaillé en tant que chargée de recherche au Musée National d’Art Moderne et au Centre Allemand d’Histoire de l’Art. Ses travaux en cours portent sur la fascination pour la fin du monde au sein des avant-gardes à Berlin, Munich et Paris. Elle vient de publier sur le sujet un petit ouvrage, Vladimir Baranoff-Rossiné, Apocalypses orphistes, dans la collection « L’Ecole des modernités » de l’Institut Giacometti.
En Allemagne, à l’issue de la Première Guerre mondiale, l’expérience concrète du front, la lourde défaite puis l’échec de la révolution (1918-1919) conduisent les artistes à se tourner vers le réel. Ils adoptent alors un style plus neutre et moins expressif, bientôt qualifié de Neue Sachlichkeit [Nouvelle Objectivité] par l’historien de l’art Gustav Friedrich Hartlaub. Centrée sur les années 1920, la conférence reviendra sur cette tendance artistique née dans une société allemande divisée, soumise à une rapide mutation sociale, politique et médiatique.