Antonello de Messine, du midi au septentrion

Raphaël Bories

Professeur, agrégé d’histoire, historien de l’art, il a soutenu sa thèse sur « Les métamorphoses de saint Louis de Toulouse. Mémoires urbaines et modèles iconographiques dans l’Italie de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance ». Actuellement, il est conservateur du patrimoine, responsable du pôle « Croyances et religions » au Mucem.

Le grand-père d’Antonello de Messine, Michele de Antonio, possédait un navire, le Sant’Andrea, avec lequel il naviguait entre la Sicile et la Calabre. Son petit-fils n’a cessé de voyager à son tour, dans l’Italie et la peinture européenne du XVe siècle. Après une première formation dans sa Sicile natale, il se rend à Naples tout juste passée des angevins aux aragonais, et y découvre la peinture provençale, espagnole et surtout flamande. Du contact avec cette dernière, il apprend l’usage de la peinture à l’huile et les effets de lumière qu’elle permet, et développe son goût pour la minutie et le détail. Sur le chemin de Venise, c’est l’oeuvre de Piero della Francesca qui le marque et transforme son rapport à l’espace et à sa construction picturale. S’il finit ses jours en Sicile, c’est dans la lagune que son héritage sera le mieux compris, par Giovanni Bellini, Cima da Conegliano ou Vittore Carpaccio.